Les NATU

Qu'est ce que c'est?
natu, c’est l’acronyme de l’été 2015 ; celui qui réunit les quatre grande entreprises emblématiques de la « disruption » numérique : Netflix, Airbnb, Tesla, et Uber.
Proposer des prix compétitifs tout en offrant une expérience différente, voire améliorée, c’est le credo des Natu. "Leur but n’est pas de s’attaquer directement aux leaders, mais bien de créer de nouveaux usages sur des marchés où les attentes sont fortes, mais pas forcément formalisées", poursuit Frank Rosenthal. Ils incarnent à la perfection le value for money, la valeur ajoutée, et cherchent à se différencier en permanence. Cela montre qu’aujourd’hui, la concurrence peut venir de partout, y compris d’autres secteurs. Les Natu prennent des parts de marché aux acteurs traditionnels sans qu’on ne s’y attende vraiment.

Les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont toujours bel et bien là, affichant une santé économique insolente et une surface financière plus importante que bien des Etats ; néanmoins ces entreprises font déjà figure de « vieilles » (pensez, Mark Zuckerberg va être papa…) face à l’émergence de la nouvelle génération des géants américains, qui surfent sur de nouveaux modèles.

Uber
Les Natu sont encore des nains à côté, mais ils montent vite. Prenez Uber, le service de VTC qui fait tant parler de lui en France et dans le monde par le séisme qu’il a provoqué dans l’univers figé des taxis : la société pèse désormais 51 milliards de dollars, à la faveur d’un investissement de 100 millions de dollars effectué par Microsoft (tiens, un acteur de la « nouvelle technologie » d’hier).
Par comparaison, Renault « pèse » seulement 24 milliards d’euros (26 milliards de dollars).

Il y a seulement six mois, Uber ne valait « que » 40 milliards de dollars ! Cette progression ultrarapide d’une société toujours considérée comme une start-up (elle a été fondée en mars 2009 et n’est pas cotée en Bourse), a toute l’apparence de la bulle, comme Internet en a généré à intervalles réguliers.
Pourtant, Uber peut afficher une présence mondiale d’autant plus spectaculaire qu’elle est en passe de réaliser ce que les Gafa ont raté (à l’exception d’Apple) : une réussite en Chine, où, à coups de milliards de dollars et d’une alliance avec le géant national Baidu, elle s’est faite une place « sous le ciel ».
Dans la même veine, Uber vient d’annoncer un investissement d’un milliard de dollars en Inde, bientôt le pays le plus peuplé au monde.

Airbnb
La progression d’Airbnb est tout aussi spectaculaire : il suffit de voir comment Paris est devenu la ville du monde qui propose le plus de logements ou de chambres à louer sur la plateforme, au point qu’au mois d’août l’offre est telle qu’elle fait baisser les prix ; le 3e arrondissement compte désormais plus de nuitées Airbnb que d’habitants.

Ces deux acteurs de la (pas si) nouvelle économie ont en commun d’avoir développé une plateforme technique innovante, un service apprécié par la génération web, sans pour autant investir dans du « dur » : Uber ne possède pas de voitures et n’emploie pas de chauffeurs ou de mécaniciens, et Airbnb n’a pas d’hôtels ni de salariés dans le monde entier.
L’un comme l’autre ont déplacé le centre de création de valeur, et transformé les salariés en autoentrepreneurs, pour le meilleur ou pour le pire.
-Le meilleur c’est la possibilité de travailler à son rythme, selon ses besoins, parfois pour un complément de revenu comme pour la majorité de l’offre Airbnb composée de résidences principales ;
-Le pire, c’est la précarité et le transfert du risque vers le travailleur, comme pour une bonne partie des chauffeurs Uber.

Netflix
Netflix, c’est encore une autre histoire, l’un des rares acteurs de l’ancienne économie – il diffusait son catalogue de films en bonnes vieilles cassettes VHS – à avoir réussi à devenir un leader de la nouvelle avec une plateforme de streaming payante, et désormais producteur de contenus (« House of Cards », « Orange is the new black », et demain « Marseille », une série made in France), devenu incontournable.
Netflix compte déjà 65 millions d’abonnés dans le monde, et s’est donné pour objectif d’atteindre les 180 millions d’abonnés dans quelque 200 pays et territoires d’ici la fin de la décennie… Certains pronostiquent déjà que Netflix deviendra le premier « network » au monde, même si en nombre d’heures visionnées, YouTube reste le roi.

L’émergence rapide des Natu donnera naissance dans les prochains mois, les prochaines années, à d’autres acronymes, d’autres « disruptions ». On voit ainsi monter celle qui va toucher le monde de la finance, avec les FinTech, ces applications qui échappent au monde de la banque traditionnelle.

Sources:
http://rue89.nouvelobs.com/2015/08/02/apres-les-gafa-les-nouveaux-maitres-monde-sont-les-natu-260551
http://www.lsa-conso.fr/qui-sont-les-natu-et-est-ce-qu-on-va-en-parler-longtemps,224556
http://www.lenouveleconomiste.fr/vous-avez-aime-les-gafa-vous-adorerez-les-natu-28580/

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