La Fracture Numérique

La fracture numérique est une ligne imaginaire très ressentie qui sépare deux mondes : d’un côté nous trouvons les pays qui sont (ou se sentent) intégrés dans les nouvelles formes de communications et informations, communément appelé internet, cette partie du monde représente 46%. De l’autre côté, nous avons les pays qui ne sont pas intégrés.

De nombreuses hypothèses ont été énoncées pour comprendre de quoi résultait la fracture numérique. Celle-ci détient principalement trois grandes raisons, la première et celle qui toucherait principalement les pays développés (donc intégrés) est celle générationnelle. En effet, la société d'aujourd’hui voit naître des enfants baignant directement dans la technologie, on les appelle les « natifs numériques », tandis que les personnes ayant vu l’évolution de la société n’ont pas forcément réussi à s’adapter aux nouvelles technologies, on les appelle les immigrants du numérique. Le fait est qu’aujourd’hui la plupart des jeunes utilisent les technologies pour pratiquer pleins de choses, utilisant principalement leur smartphone. Nous pouvons aussi dire que les adultes travaillant utilisent aussi beaucoup les smartphones puisque ce moyens les aident à travailler plus facilement, comme pour lire des mails, malgré cette situation nous pouvons remarquer que l’ordinateur est beaucoup plus utilisé ainsi que très implanté dans beaucoup d’entreprises et maisons. Mais qu'en est-il des personnes âgées qui ne vont pas forcément s’acheter un smartphone ou un ordinateur, pensez-vous qu’ils ne le veulent pas ? La question serait plutôt le peuvent-ils ? Nous qui sommes nés directement avec toutes ces technologies nous ne pouvons pas forcément comprendre leur sentiment, s’adapter à quelque chose de nouveau est très difficile surtout si vous avez vécu la moitié de votre vie sans le numérique, et c’est pour cela que nous parlons de fracture numérique générationnelle, parce qu’une partie de la population plus âgée ne peut pas utiliser ces moyens parce qu’ils ne comprennent pas. D’ailleurs plusieurs articles nous montrent quelques raisons de leur réticence : principalement, la relation à la gratuité, dans son livre Free ! Entrez dans l’économie gratuite, Chris Anderson met en avant le sentiment de méfiance des générations plus âgées envers la gratuité, puisque d’où ils viennent ils n’ont vu jamais quelque chose donné gratuitement. Et ensuite nous pouvons voir leur histoire avec les réseaux sociaux et c’est grâce à Jean-Marc Manach dans son livre La vie privée, un problème de vieux cons ?, il nous montre que les immigrants du numérique auraient peur d’aller sur les réseaux sociaux puisqu’ils ne veulent en aucun être « fichés ».
Le plus important à savoir c’est surtout que les générations plus âgées doivent être accompagnées dans la démarche d’utilisation des nouvelles technologies, puisque la plupart seront encore là lorsque la numérisation sera totale.

La seconde n’est autre que la raison de la géolocalisation, en effet les pays du tiers monde ou encore ceux qui sont en train de se développer n’ont pas forcément accès au numérique et c’est donc de là que nait notre fracture. La fracture n’est pas qu’un renforcement de la limite Nord/Sud, elle va nourrir de nouvelles inégalités entre les pays du Sud mais va aussi amplifier le sentiment d’insécurité. Le fait que certains pays ne peuvent pas se permettre cela va encore plus les ralentir dans leur développement, puisque maintenant avoir internet prend un aspect politique mais joue un rôle tout autant important dans le commerce. Pour pouvoir remédier à cette fracture les gouvernements se doivent d'investir dans des infrastructures capables de diffuser internet, cependant dans certains pays nous remarquons que ceux sont des entreprises privées qui investissent parce que celles-ci y voient du profit. Il y a aussi de nombreuses solutions qui commencent à émerger pour pallier ce retard, nous pouvons citer le projet de Facebook qui est de mettre à disposition une interface internet avec un nombre de sites limités dans les pays en voie de développement (expliquer dans un autre article)

La troisième est la fracture numérique à dimension sociale, qui touche également autant les pays développés que les pays en voie de développement ayant internet. Effectivement la dimension sociale est importante dans le sens que si on est intégré numériquement on est plus facilement intégré socialement. Selon Vendramin P., Valenduc G., La Lettre EMERIT n° 39, Namur, juin 2004, nous pouvons trouver huit angles à la fracture numérique mais, pour expliquer celle-ci nous allons en retenir que quatre : en premier nous pouvons citer l’aspect sur les revenus, où nous pouvons déterminer l’existence d’une relation entre le niveau de revenu et le taux d’utilisation d’internet, en effet même si certains endroits donnent accès à internet gratuitement pour l’avoir chez nous devons payer un abonnement chez un opérateur pour y avoir accès. Ensuite, nous trouvons l’aspect du niveau de formation, puisque si nous n’avons pas une formation pour l’utiliser nous n’aurons pas l’occasion de l’utiliser. Il y a aussi l’aspect sur la profession, nous avons pu remarquer que les professions intellectuelles supérieures et les étudiants sont dominant sur l’utilisation d’internet, cependant internet monte en puissance auprès les travailleurs manuels et les demandeurs d’emplois. Enfin, nous trouvons la dimension de la composition familiale, où les familles biparentales sont celles qui utilisent le plus internet si leurs enfants sont en âge de l’utiliser ; Au contraire des familles isolées ou des monoparentales (principalement avec une maman) sont défavorisées.
La fracture numérique par ses différents aspects est un enjeu majeur de nos nouvelles sociétés, que les Etats vont devoir régler pour pouvoir continuer à évoluer, sinon le domaine privé s’en chargera. La fracture numérique est un frein au développement d’un monde connecté et doit être réglé pour pouvoir évoluer.

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Sources :


Auteur : Laura de Surmont
Illustration sur la droite Issue du site Snut

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